this is my life. mes parents se sont séparés un 17 mai, celui de l'année 2005. à cette époque, j'étais encore adolescent et responsable de mes deux cadets, seung ji et sin ae. pour dire vrai, j'ai toujours été la personne sacrifiant le plus de temps pour eux. au lieu de jouer aux jeux vidéos ou de traîner avec mes potes, je faisais à manger pour les deux moutards ou je réglais les affaires administratives. une lettre à récupérer de toute urgence ? une chèque à apporter à l'école pour le voyage de fin d'année ? c'était toujours moi qui en étais responsable. mon père, lui, passait 3/4 de son temps devant la télé, faisant le deuil de ma mère. cette dernière l'avait quitté pour une raison plus que valable : elle ne ressentait plus rien, pas même un sentiment de compassion, à son égard et elle avait décidé qu'il était temps pour elle de renaître. elle était donc partie, un jour, comme ça, valises en mains. et elle s'est remariée un an plus tard avec un collègue de bureau. mon géniteur a toujours eu beaucoup de mal à encaisser cette histoire, seul dans sa maison remplie de gosses super-actifs. et donc, me voilà qui poursuivait la tâche qui, de base, ne m'était pas attribuée : je rassurais les gamins, les emmenais à l'école, allais les chercher, prenais moi-même les rendez-vous avec leurs professeurs. par chance, je m'occupais largement plus de sin ae que de seung ji. après tout, il avait le même âge que moi, si ce n'était quelques minutes en moins, et avait donc évolué aussi rapidement que ma propre personne. immature, il l'a toujours été, mais il a, cependant, toujours su se débrouiller solo. sauf pour se faire à manger. c'était là la seule chose que je faisais pour lui, sans compter les habituelles embrassades pour lui remonter le moral. ma cadette était une toute autre affaire : gamine, irréfléchie, énergique, elle était un réel challenge. épuisante à en crever, elle me faisait tourner en rond et, surtout, elle me faisait me découper en quatre. il fallait que je pense à chaque chose à sa place, que je prépare sans cesse le terrain avant qu'elle s'y jette à l'aveuglette, que je la surveille. oui, parce qu'en plus d'être naïve, elle a toujours été cruellement mignonne. elle est d'ailleurs la responsable d'un de mes plus gros défauts : je suis violent. sans déconner. c'est très rare, mais lorsque je pète réellement un câble, les objets volent. je n'ai encore jamais tapé sur une fille, mais sur un mec il faut dire que ce n'est pas arrivé qu'une seule fois. alors, ouais, je me prends des coups dans la gueule mais ça ne m'empêche pas de me relever et d'attaquer à nouveau. moi, un combattant ? mh, disons plutôt que je déteste perdre mais que, surtout, je ne peux pas supporter l'idée d'abandonner.