this is my life. Première fracture (jambe) ; maddox est tombé en courant dans le jardin, 2 ans et demi. Deuxième fracture (bras) ; maddox a trébuché sur la dernière marche de l’escalier, 3 ans. Troisième fracture (bras) ; maddox est tombé de son lit pendant la nuit alors qu’il venait de faire un cauchemar, 5 ans. Quatrième et cinquième fracture (deux jambes) ; maddox a perdu l’équilibre en jouant dans la cour de récréation, 7 ans. Sixième, septième et huitième fracture (jambes et bras) ; maddox a été poussé en haut d’une colline par un groupe d’enfants alors qu’il était dans sa chaise roulante, 9 ans. À peine neuf années de vie et déjà neuf fractures graves ; à peine la précédente venait de guérir, qu’une autre apparaissait comme par magie. Bien évidemment, ce n’est pas grand-chose. Pas grand-chose pour un petit être atteint du cancer des os, en fait. Les parents de maddox et de maddison ont toujours été très vigilants. Alertés très tôt par la maladie de leur fils, ils ont mis beaucoup de choses en place pour éviter ce genre de catastrophe. Mais comment empêcher un enfant d’être justement, un enfant ? Très tôt maddox fut contraint de se balader dans une chaise roulante. D’une part parce qu’il était trop petit pour assumer le fait de marcher avec des béquilles, mais qu’en plus ça lui évitait de se casser de nouveaux os. Jalousie, pitié, sarcasmes et moqueries ; maddox attirait de tout. Tout était prétexte à sa maladie, ce handicap qui l’éloignait de plus en plus de son statut de gosse. Évité comme la peste on avait de cesse de l’accuser à tort et à travers d’être un fainéant cherchant juste à éviter les cours de sport, à être le chouchou des professeurs ou pire encore ; rechercher l’attention des gens en attisant leur pitié. Peut-être même recevoir des petites pièces qui sait ? Non, malade. Malade pour la vie, c’est ce qu’avait dit le médecin. Sur le coup il n’avait pas compris. Une maladie, ça se guéri non ? Il suffit de prendre des médicaments, de faire dodo très longtemps et une fois qu’on se réveille, on est plus malade. « non maddox, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, malheureusement ». Incapable de comprendre, insouciant, il refusait souvent les ordres de ses parents ou les conseils de sa sœur jumelle. « pourquoi faire ? je ne suis pas malade. » mais le glas de la vérité vient tôt ou tard à sonner, parfois brutalement jusqu’à secouer un petit homme plein de rêves. « maddox, tu seras malade toute ta vie, tu comprends ? ça ne guérira jamais. »

« j’ai compris, maddison. pardon » maddison. Sa sœur jumelle, sa moitié, son complément. Elle est ce qu’il n’est pas ou plutôt, elle est tout ce qu’il ne pourra jamais être. Ils partagent quelque chose de très fort, comme beaucoup de jumeaux. Alors que sa maladie le rongeait petit à petit, maddox se renfermait sur lui-même, ignorant le reste du monde puisque lui-même était rejeté comme une bête. Peut-être allait-il les contaminer ? C’est ce qu’ils criaient dans le réfectoire dans il passait avec sa sœur « ne le touche pas ou sinon tu casseras ! » Mais sa sœur était toujours là pour le protéger, effrontée, grande gueule. Elle était son bouclier et son épée en même temps. Il se cachait dans ses jupes, apeuré parce qu’elle était bien la seule à qui il pouvait s’ouvrir, elle était bien la seule qu’il pouvait aimer à sa juste valeur. Elle n’avait pas peur de lui, elle n’avait pas pitié de lui. Oui, elle était unique et elle lui tendait toujours la main. Il avait besoin d’elle plus que de n’importe quoi, encore maintenant. Puis mylène débarqua dans leur vie, môme et s’enticha des deux jumeaux. Ils jouaient souvent ensemble parce que mylène n’avait pas peur de lui. « alors mylène est mon amie, pour la vie ». Mylène est bien plus que ça, en réalité puisqu’il éprouve pour la jeune fille des sentiments inavouables. Peur de la perdre ? Ou simplement trop de temps passé à ses côtés ? Ce n’est pas important, il faut passer à autre chose, non ? Mylène est une étoile qu’il ne pourra jamais atteindre, alors en dépit de tout, il reste à côté pour profiter de la chaleur et de la lumière qu’elle lui apporte, comme un astre scintillant dans la nuit à côté de sa sœur.

Quant au fait de décrire cet enfant malade devenu homme, c’est assez compliqué. Maddox a toujours gardé cette « peur d’autrui » et il a toujours tendance à se refermer sur lui-même comme une coquille, voulant se protéger au maximum. Une fois percé, une fois qu’il se sent entre de bonnes mains et en sécurité, une fois qu’il sait qu’il peut faire confiance alors il arrive à s’ouvrir, de plus en plus. Laissant apparaitre une personnalité plutôt joviale, mature, animée, douce. Il devient souriant et parfois même blagueur. Bien sûr avec sa sœur c’est une autre paire de manches, une autre relation ; délires, vannes, tout y passe puisqu’elle arrive à l’atteindre. Mais maddox est une gentille personne généreuse, souffrante et agréable à vivre. Il suffit juste de faire le premier pas vers lui et lui tendre les mains. Lui n’est qu’un môme effrayé par ses peurs d’enfants, ce qu’il n’a jamais été. Puisqu’il a toujours été exclu du sport et autre loisirs, maddox s’est entiché du net et des jeux vidéo jusqu’à devenir un vrai geek. Ayant abandonné tout rêve d’enfant, il a décidé d’étudier dans le domaine de l’infographie section 3D pour faire, à son tour, des jeux vidéo.