this is my life. Des cris, des bruits de verre cassé et encore des cris, voilà le rythme avec lequel la famille Song à dut composer et évoluer. Ho n’imaginez pas que les parents de Yoo Jin étaient violent ou alcoolique en herbe, non, du tout, ils étaient simplement le genre de parent à considérer que chaque nouvelle naissance est un cadeau de dieu, ou en tout cas, à défaut d’être croyant, ils ne prenaient pas réellement la peine de se limiter si vous voyez ce que je veux dire. Résultat des courses ; Six enfants en tout et pour tout. Yoo Jin fut la première de cette grande fratrie et durant longtemps elle fut même l’unique enfant de la famille, pour cause, sa mère ne mit au monde son second enfant qu’après le septième anniversaire de la petite fille. Pourquoi une si longue attente ? Surtout quand on sait que par la suite quatre autres enfants ont suivis tout ça en très peu de temps… Surement parce qu’à l’époque Soo Jin montrait déjà des signes d’une maturité précoce qui prouvait ,sans doute possible, qu’elle aiderait ses parents à s’occuper du reste de leurs enfants sans broncher. Vus comme ça on pourrait croire que les Song n’ont vus en leur première fille qu’une sorte de baby-sitter gratuite, mais la concernée n’a jamais vus les choses ainsi, à ses yeux c’était normal de prendre soin de ses frères et sœurs, elle était même ravis de ne plus être seule. Naïve peut-être, mais le principale c’est qu’elle n’en ait pas souffert non?… Et au début c’était le cas, au début elle faisait tout ça de bon cœur mais avec les années, et le début de l’adolescence, Yoo Jin a commencé à ce rendre compte que ce n’était peut-être pas aussi normal qu'elle le penser de faire ce genre de sacrifice, même si ça ne changeait rien au fait qu’elle continuerait de le faire… C’était tout elle ça, ce rendre compte d’une injustice à son égard mais ne rien faire pour la contrer, se répétant sans cesse que ses parents avaient de bonnes raisons de faire ça, que ses frères et sœurs avaient besoin d’elle, que c’était tout simplement son devoir.

« Désolé, ce soir je peux pas, je dois garder mes frères… » Cette phrase elle l’a répété tant de fois durant sa vie… A ses amis, qui, quand on y pense, ne faisait que profiter de son éternel gentillesse. A sa meilleure amie, qui avait pourtant tout autant besoin d’elle que sa fratrie. A ses rares petits-amis, qui finissaient en général par la plaquer gentiment à cause de ça en lui sortant l’excuse que tout le monde connait « C’est pas de ta faute, c’est moi… Mais on reste amis hein ? » … Oui, Yoo Jin n’avait pas une vie d’adolescente normal, c’est vrai, mais encore et toujours elle ne s’en plaignait pas, surtout quand elle voyait à quel point d’autre personne souffrait, comme Amy par exemple… Cette anglo-coréenne qu’elle avait rencontrée alors qu’elle n’avait que dix ans et que la belle avait, en quelques sortes, prit sous son aile, jouant les mamans de substitution malgré leurs jeunes âges. Cette fille, elle, elle souffrait vraiment à cause de sa pseudo-famille … Alors que Yoo Jin savait que ses parents l’aimaient, que sa fratrie l’aimait aussi… Avait-elle vraiment le droit de se plaindre de quelques amours perdus et soirées loupés?… C’est la question qui tournait en boucle dans sa tête quand elle osait penser que c’était le cas.

Aujourd’hui rien n’a vraiment changé dans sa vie… Yoo Jin continue de vivre chez ses parents, jouant souvent les baby-sitters pour eux, la seule différence c’est qu’elle arrive tout de même à faire des choses pour elle, comme ses études de langues étrangères. Elle en avait toujours rêvés, parler tout un tas de langue pour pouvoir aider tout un tas de personnes. En parlant d’aider les autres, la jeune femme souffre toujours autant de son syndrome du saint-bernard, ne pouvant s’empêcher de protéger tout le monde, de les aider ou de leur faire comprendre que leur cendrillon n’est pas si loin que ça… Oubliant presque qu’il serait temps qu’elle trouve son prince charmant elle aussi… Oui, rien n’a changé…